Voyages: Les septuas masopolitains en villégiature à Rhodes
Quelques membres de la classe 49 de Masevaux, accompagnés de leurs conjoints, ont profité d' une semaine grecque sur l'île de Rhodes, la plus grande île de l'archipel grec du Dodécanèse. Elle est réputée pour ses stations balnéaires, ses ruines et les vestiges de la présence des chevaliers de l'ordre de Saint-Jean lors des Croisades. L'avion qui a décollé de Bâle-Mulhouse à 6h le jeudi 16 mai, nous dépose sur l'aéroport de Rhodes après 2h45 de vol. Au bout de 3h30 d'attentes et queues diverses (billets, passeports, valises, navette...), nous arrivons à l'hôtel Lydia Maris de Kolymbia, à une vingtaine de kilomètres au sud de la ville de Rhodes sur la côte est de l'île. Après un repas rapide et une petite sieste, nous découvrons l'établissement 5 étoiles (grecques), chambre simple mais confortable, piscine, salle à manger spacieuse avec buffet magnifiquement garni de plats tous plus variés les uns que les autres : il y en a vraiment pour tous les goûts, et même plus. Balade en petits groupes dans les rues de la ville, plage de sable fin et bain de pied dans la mer toute proche. Nous retrouvons le groupe à l'apéro pour goûter l'ouzo, puis repas et soirée animée musique, et bingo pour les amateurs.
Rhodes est la 4ème et la plus grande île de l'archipel grec du Dodécanèse, avec 1408 km2, culminant à 1216 m au mont Attavyros. Elle compte 115 490 habitants (2011).
Vendredi 17, départ à quatre ( François, Annie, Fabienne et moi), dans la C3 louée sur internet, direction la vieille ville de Rhodes. Stationnement épique derrière la porte de l'Arsenal au bord du port commercial où souffle un petit vent qui fait s'envoler nos chapeaux de paille.
Nous suivons les remparts ouest par la tour Agios Pavlos, le parc Rimini, la porte d'Amboise jusqu'au Palais des Grands Maîtres.
Forteresse byzantine construite au VIIe siècle, elle a été agrandie et adaptée par l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem au début du XIVe siècle. Assiégé par les Ottomans et occupé ensuite par les Italiens, c'est aujourd'hui un musée historique. Nous descendons en face la rue Panetiou qui entre dans la vieille ville, envahie de pièges à touristes et de cafés grecs où des autochtones jouent aux cartes ou aux dominos sur les terrasses. Nous contournons une des 14 mosquées de la ville,
celle de Soliman le Magnifique, construite en 1523 suite à la conquête du sultan sur l’île et le départ des Chevaliers de Saint-Jean. Cette mosquée la plus importante de Rhodes, a été réalisée par les Turcs sur le site de l’église catholique des Apôtres. Après diverses destructions, la mosquée a été reconstruite en 1808.
En descendant la rue Socrate, nous passons devenant la mosquée Mehmet Aga
, et nous atteignons la place Hippocrate avec la fontaine turque de la chouette, on l'on boit un coup.
puis remontons par les petites rues vers l'ancien hôpital du XVe devenu le musée archéologique
, le musée d'art moderne grec
et en face les ruines du temple d'Aphrodite
Les trottoirs, les places et souvent les rues sont pavés de petits galets ovales gros comme des oeufs plats, qui doivent demander un travail de fourmi.
En passant la porte de la Marine
, nous suivons la digue Akti Sachtouri où se dressent trois moulins à vent, , jusqu'au fort Saint-Nicolas et son vieux canon.
Comme en Turquie, de nombreux chats errants sont nourris par les habitants.
De là, nous voyons l'emplacement du célèbre Colosse de Rhodes, matérialisé par deux colonnes portant les statues en bronze d'un daim et une daine.
La statue en bronze du dieu soleil Hélios construite vers 292 avant notre ère, était considérée comme la sixième des sept merveilles du monde. Il n’en reste aujourd’hui aucune trace puisqu'elle a été complètement détruite, comme beaucoup d'autres monuments de l'île, lors d’un séisme au 6ème siècle. Nous rentrons à l'hôtel par le bord de mer, entre les champs d'oliviers et les résidences touristiques. Nous retrouvons le groupe pour l'apéro, puis buffet aussi gargantuesque que la veille, il faut se faire violence pour ne pas tout goûter !
Samedi 18 : Après avoir cherché en vain entre les lauriers rouges, roses et blancs qui bordent la route, et les champs d'oliviers pluri-centenaires, le monastère de Panagia Paramythia, nous nous dirigeons vers la côte ouest de l'île, par les collines couvertes de pins brutia de chênes kermès, et les garrigues peuplées de genêts. Un arrêt à la petite chapelle Sainte-Croix déserte et fermée près de Maritsa, où nous entendons le coucou.
Vue de la chapelle sur les champs d'oliviers et de panneaux photo-voltaïques.
Sur le bord des routes on voit souvent des petits oratoires qui commémorent probablement un accident grave voire mortel.
Après Kalamonas, nous atteignons la Vallée des Papillons, petit vallon boisé de pins, traversé par un ruisseau, des chemins ombragés, des petits bassins avec des mini crabes terrestres et des petites cascades.
Des ponts de bois enjambent la petite rivière de Pelecanos, mais il est trop tôt dans la saison pour voir ce fameux papillon Panaxia Quadripunctaria, présent de mi juin à fin septembre. De l'autre côté du parking, une visite rapide du musée d'histoire naturelle où nous voyons tout de même une belle collection de papillons et quelques scènes de la vie sauvage locale avec des animaux empaillés. On se rend vite compte que la dame du GPS de François ( il l'appelle Ariane à cause du fil?) ne reconnaît pas tous les lieux et se (nous) perd souvent, que notre carte fournie par le voyagiste est très approximative, et que les rares panneaux traduits en anglais ne correspondent pas exactement à l'orthographe des noms écrits en cyrillique, d'où de nombreuses hésitations dans le choix des itinéraires et la recherche des lieux. Ainsi, nous ne trouvons pas l'accès au monastère Kalopetras que nous n'avons qu'aperçu de loin. Nous rentrons à Kolymbia pour le repas. Après une petite sieste, nous décidons de repartir vers le sud au monastère de Tsambika perché sur un piton rocheux. L'accès en voiture est raide, et la montée vers le monument compte 310 marches. Fabienne et moi tentons l'aventure, mais ses hanches et mon dos ne supportent que 110 marches, Annie et François renoncent...
pour arriver à un petit plateau qui offre déjà une belle vue sur la baie.
Les photos prises au sommet nous seront prêtées par les amis qui ont fini l'ascension le lendemain ( Merci à Antoine et Agnès).
Entre les champs d'orangers de la vallée d'Aithona, nous poussons jusqu'à Archangelos et la ruine d'un château perché sur une colline.
En nous approchant de la petite église Saint- Michel Archange, nous entendons des chants proches de ceux des muezzines.
En entrant dans l'église, nous nous rendons compte qu'il s'agit d'un moment de prière orthodoxe, chantée au micro par deux jeunes hommes. Quelques vieilles paroissiennes vêtues de noir assistant à l'office, nous font signe d'entrer, ce que nous faisons en restant le plus discrets possible. Au loin nous apercevons des restes d'une petite forteresse construite au XVe siècle sur les ruines d'une château bysantin. Pas un touriste en vue, balade dans les ruelles pittoresques et pot dans un petit café, en face d'une boutique de légumes typique, puis retour au bercail avec soirée magie.
Quand je pense qu'on va nous imposer le Linky cette année...
Dimanche 19 : nous avions l'intention de retourner à Rhodes pour compléter la visite, ou à Lindos mais on nous l'a déconseillé le week-end. Donc cap vers l'intérieur des terres pour trouver quelques petits villages typiques mais souvent mal entretenus, désertés par le tourisme de masse qui s'accumule le long des côtes et sur les plages. Depuis le début du séjour, nous remarquons un peu partout une multitude de bâtiments en béton à tous les stades de la construction, arrêtée là.
Il y a aussi de belles maisons modernes qui côtoient des vieilles masures entourées de carcasses de voitures, de ferrailles et détritus, et d'appentis divers, qui rappellent les villages des réserves amédindiennes. Crochet par le monastère Panagia Paramythia,
puis arrêt à la vallée des Sept Sources naturelles d'eau claire qui ruisselle dans des petites gorges, où les paons accueillent les visiteurs par leur « chant mélodieux »
La balade à l'ombre des pins, est très rafraîchissante, jusqu'à la rivière Loutanis, convergence des sources qui alimente, à travers un tunnel de 165 m, un petit lac de barrage irriguant la plaine de Kolymbia.
Le jeu consiste à repérer les petits panneaux des numéros des 3 premières sources...
Peu avant Archipoli, halte au monastère Saint-Nectaire
Par Eleousa et Dimylia à travers les forêts de pins et les figuiers de barbarie ( cactus Mickey) qui couvrent les flans de montagnes, nous rejoignons le site archéologique de Kameiros sur la côte nord-ouest,
parcourue par les papillons et les lézards. Fondée au Ve siècle avant JC, c'est l'une des trois cités rhodiennes fondées par les Doriens avec Lindos et Ialisos. Nous longeons la côte vers le sud jusqu'à Camiros Skala où nous prenons un pot sur la terrasse d'un restaurant avec vue sur un petit port.
Beaucoup moins de plages de ce côté, avec beaucoup moins de touristes, à cause des galets... Un peu plus loin, une belle route en lacets mène au château médiéval de Kritinia ( Kastelos)
qui surplombe la mer et le village bâti en amphithéatre, et d'où l'on a une vue splendide sur les vignobles rocailleux , les champs de citronniers et les immenses serres à tomates. Daté de la fin du XVe, l'époque des Chevaliers de Saint-Jean dont il présente encore quelques écussons, il a été pris plus tard par les Ottomans. Au loin vers le nord, on aperçoit les îles grecques et les côtes de Turquie. Par la montagne, nous prenons la route du retour par Emponas et Appolona, entre les immenses serres de tomates et les vignes. En traversant Eleousa par un autre coin que la matin, nous tombons sur une grande place entourée de pins, avec une église à une extrémité, et d' anciens bâtiments tout autour.
Comme il n'y a aucune indication, j'ai trouvé plus tard sur internet qu'il s'agit du " village fantôme de Campochiaro", témoin de la volonté du dictateur Benito Mussolini d’italianiser la région dans les années 1930. On y retrouve une ancienne église catholique romaine (aujourd'hui orthodoxe), les restes abandonnés d'une école, une Casa del Fascio, des services municipaux et même un cinéma. ».
Lundi 20 : Départ vers le sud par la côte est. Avant Pilona, nous suivons les panneaux pour chercher au milieu des champs d'oliviers, le cimetière mycénien indiqué sur la carte. Comme d'habitude, au bout d'un moment sur un chemin poussiéreux, plus d'indication. Un autochtone qui pioche un petit champ de cailloux, il nous donne une vague direction opposée. Nous trouvons enfin au bout d'un cul de sac, une clôture et un vieux portail qui entourent une friche envahie par les herbes folles, et c'est tout... Nous continuons vers Lindos,
dont l'accès ressemble à un vrai capharnaüm : la ville est piétonne et les voitures déjà nombreuses à 10h30, sont obligées de contourner le rond-point avant de remonter vers les parkings.
Nous suivons la foule des touristes qui s'engagent dans les rues étroites encombrées de stands de souvenirs en tous genres. Les façades des vieilles maisons sont cachées par les stores et les panneaux publicitaires, alors que les serveurs des restaurants et les tenanciers de boutiques harcèlent les passants de tous côtés. Vraiment désagréable. Et pour couronner le tout, de malheureux ânes bâtés se résignent stoïquement à transporter des touristes obèses jusqu'au château.
Nous arrivons tout de même à découvrir quelques rues typiques à l'écart du flot de piétons, et même l'église de la Panagia.
Nous n'avons pas le courage d'affronter la foule serrée dans les ruelles pour monter jusqu'au château et l'acropole, et faisons demi-tour. Photos prêtées par Antoine, merci à lui...
Nous continuons vers le sud jusqu'à Pilona où se trouve l'église Saint-Nicolas, avec dans le jardin, la tombne du curé fondateur, et plus loin, un oranger.
, puis Asklipiio et son église orthodoxe de l'Assomption de la Vierge, restaurée à l'ancienne, sans tuiles canal.
Dans la cour se trouve un musée artisanal et l'intérieur reconstitué d'une maison traditionnelle. Sur la colline au dessus du village, les ruines d'un château dont nous n'avons pas trouvé le nom.
En repartant, nous apercevons dans la garrigue, une maison particulière à l'allure d'un manoir tout blanc.
Une nouvelle fois, nous devons constater qu'à part les églises, et bâtiments religieux ( souvent restaurés avec des matériaux modernes, béton, pierres reconstituées, tuiles canal, etc...), aucun effort n'est fait pour restaurer les lieux historiques, et l'attrait culturel, seul comptent l'hébergement, le commerce et les activités de loisirs touristiques, en particulier sur la côte est. De retour à l'hôtel, après le repas toujours aussi fourni et varié, nous assistons avec les amis à une soirée de musique traditionnelle et danses folkloriques avec participation des clients.
Mardi 21 : Pendant le petit déjeuner sur la terrasse couverte, les moineaux viennent quêter une miette de pain ou un morceau de fromage
Dans les allées de l'hôtel se trouvent de très vieux oliviers, des bordures de fleurs, et même des géraniums avec un tronc énorme!
Brugmansia, anciennement assimilé au datura, très odorant ( dixit wikipédia...)
Nous retournons à Rhodes pour visiter la partie sud de la vieille ville. Parking à deux emplacements de celui de vendredi, puis en longeant le rempart le long du quai, nous entrons en ville par la Porte Marine. Passage obligé par les rues commerçantes où nous croisons une dame en tenue traditionnelle
, vers la place des martyrs juifs et sa fontaine aux hyppocampes , où un monsieur montre des perroquets qui se posent sur les passants, dont François.
Quelques photos dans les ruines de l'église de la Vierge de Burgo
, des petites rues adjacentes
et d'une synagogue en ruine dont le nom est introuvable...
Nous traversons le square Konti entre une double rangée de grands thuyas
Toujours beaucoup de fleurs, en ville comme à la campagne, lauriers rouges, roses ou blancs, bougainviliers, géraniums, etc, et toute une végétation étonnamment prolifique malgré la sécheresse du climat.
, pour nous installer à la terrasse d'un café de la place Dorieos, à l'ombre des ficus géants en face de la mosquée Recep Pacha du XVIe en cours de restauration ( peut-être...), et le kiosque abritant la fontaine aux ablutions.
En remontant la rue Fanouriou dans un quartier moins fréquenté par les touristes , nous empruntons des ruelles, où le seul moyen de transport possible est le scooter, dont des dizaines peu ou pas entretenus sont garés un peu partout.
. En remontant vers la mosquée d'Agha, nous croisons plusieurs chantiers de restauration de bâtiments anciens à l'arrêt
De retour devant le Palais des Grands Maîtres, nous descendons la rue des Chevaliers, principale artère de la cité médiévale.
Pavée de galets en « langue de chat », elle fait 200m de long en pente douce. Restaurée par les Italiens début XXe, elle est bordée d' « auberges », résidences des chevaliers de l'ordre de Saint-Jean, de diverses nationalités (XIIe). Nous récupérons la voiture par la porte de l'Arsenal, et rentrons à Kolymbia par la route bordée de grands eucalyptus. Après avoir rendu la voiture au loueur, comme il n'est pas trop tard, nous apprécions un gyros ( =kebab grec) et une glace sur la terrasse de l'hôtel.
Mercredi 22 : Dernière journée cool à l'hôtel, pour profiter de la chambre spacieuse, même si nous ne sommes pas adeptes de la piscine, du spa et des bains de soleil sur les transats. Le personnel est aux petits soins, très poli et sympathique, parlant pas trop mal l'Anglais avec un accent grec prononcé ( pour le Français, ils sont rares...). Les touristes sont à 60% allemands, 10% français et 10% anglais, le reste venant des pays méditerranéens, principalement Grèce et Italie. Balade dans le village où ces dames font quelques emplettes de cadeaux. Nous suivons la rue principale jusqu'à une chapelle moderne
, puis montons sur la colline qui domine la mer.
Dans la crique qui abrite une plage de sable fin, une minuscule chapelle blanche et bleue, perchée sur un rocher, surplombe le petit port de pêche.
Après une bonne sieste, tout le monde fait ses valises en prévision du départ aux aurores demain matin, le bus nous prend à 8h...
JMR 31/05/19