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Le blog de Jean-Marie Renoir
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29 novembre 2020

Souvenirs: Anecdotes familiales.

 

 

En relisant ces souvenirs, me reviennent de temps en temps des anecdotes familiales que j'ai notées pêle-mêle, sans ordre chronologique. Il est possile que certains se soient déformés avec le temps...

Je n'ai plus de photos à partir de 1960, puisque mon père a acheté une caméra 8mm, et a donc rangé son appareil photo à soufflet...

1955

La première photo en ma possession où nous sommes tous les 4 en septembre 1955, dans sa chaise haute Pascal a tout juste 5 mois...

Aout 57

 

Un dimanche d'août 1957 dans le jardin de la Centrale Laitière.

1958

 

Noël 1958 : le bonhomme de neige devant la maison, avec notre tante Nanette, que tout le monde appelait Marraine ( c'était seulement la mienne...).

 

Anecdotes :

 

Mon père travaillait le dimanche matin, puisque les vaches donnaient aussi du lait ce jour là. Mais l'après-midi le rituel incontournable était la balade avec les parents dans un coin du Sundgau. Nous garions la voiture à la sortie d'un village, et nous partions à pied, mon père devant avec ma soeur, et ma mère une vingtaine de mètres en arrière, avec les garçons qui couraient à droite et à gauche, avec parfois l'un ou l'autre copain venu avec nous. En début de balade, ma mère distibuait à chacun deux petits beurres. Un jour que nous avancions dans les champs, elle se rend compte que Pascal, qui devait avoir 2 ou 3 ans, n'était plus là. Inquiétude, retour en arrière, et on trouve le gamin assis sur une tombe du cimetière que nous venions de traverser, en train de tremper son biscuit dans le bénitier en pierre.

Après la balade, nous avions le droit de jouer dans la cour de la laiterie, où nous avons appris à rouler à vélo ou aux patins à roulettes. Je me souviens de mon premier vélo : c'était un vélo d'enfant rouge, mais il avait déjà la barre reliant la selle au guidon. C'était trop haut pour que mes pieds touchent le sol et je m'asseyais sur le porte-bagage en poussant avec les pieds comme une draisienne. En regardant mon père me prendre en photo, j'ai cogné le bord du trottoir et je suis tombé, en m'écrasant la joue sur la poignée du frein, j'en garde encore la marque...

Et les dimanches de pluie ou de mauvais temps en hiver, ma mère se mettait au piano, et mon père au violon, et nous les accompagnions en tapant dans les mains ou sur des journaux pour faire les percussions. Parfois, je m'asseyais par terre dans le coin du piano, et je collais mon oreille contre la caisse.

 Lors de vacances en caravane, nous attendions dans la voiture, ma mère qui faisait des courses, quand un gars passe à vélo et laisse tomber le petit pot de glace qu'il tient en main. Il s'arrête et recule de quelques pas, tend la main pour le ramasser quand une voiture roule sur le pot. En choeur nous éclatons de rire dans la voiture...

 A l'époque il n'y avait pas de GPS et ma mère n'aimait pas lire la carte. Un jour dans le centre de la France, nous demandons le chemin d'un village à un paysan au bord de la route. Il jette un coup d'oeil dans le break, regarde la caravane, et nous prenant pour des forains, il demande «  Je savais pas qu'il y avait la fête à … ? ». Il faut dire que ce n'était pas la première fois qu'on nous prenait pour des manouches, nous avions tous les six les cheveux châtain ou noir, un joli bordel dans la voiture, et mon père avait la moustache, comme tous les Renoir, et ne se rasait pas pendant les vacances...

 

Au cours des vacances en 66, nous avions installé la caravane sur la falaise de Paimpol, au dessus de la mer. Pendant la nuit un orage avec vent violent a réveillé tout le camping, sauf moi qui dormais déjà dans la 404 break. Quelqu'un a fini par me secouer et j'ai vu mes parents et mes frères et sœur affolés autour de la caravane, cramponnés à l'auvent qui menaçait de s'envoler. Nous avons passé une partie de la nuit à décrocher les bâches et les tendeurs, avant qu'ils ne dégringolent la falaise.

 

Un jour, nous emmenions ma grand-mère Marie-Louise Buchin à la gare de Mulhouse pour qu'elle prenne son train. Dans le virage du pont d'Altkirch, sa portière qu'elle avait dû fermer mal, s'ouvre et elle commence à glisser sur la banquette. Je la rattrape de justesse par le bras avant qu'elle ne tombe sur la route...

 

 

Quelques mots d'enfants : Pour rentrer de l'école, nous passions devant la mercerie-bazar du faubourg d'Altkirch. Un jour Pascal (Calou) qui avait du mal à garder son argent de poche, est rentré avec une paire de lunettes de soleil bon marché en plastique mou. Quand les parents lui ont fait remarquer qu'il gâchait ses sous, il a répondu : «  Mais le mercier a dit qu'elles étaient incassables et inflammables !... ». C'est lui qui, petit, inventait des mots, comme quand il voulait se lever de table après manger : «  Dépproche-moi de la table... ». Il voulait un râteau pour rater, un pinceau pour pincer et un volant pour voler... Un dimanche à la messe à l'église Sainte-Odile de Brunstatt, plus proche que celle du Sacré-Coeur, dont nous dépendions, au moment de la communion en voyant la file de fidèles s'approcher des marches qui mènent à l'autel, Pascal me dit "Moi aussi je veux un sucre...". Je n'ai pas eu le temps de lui expliquer qu'il est trop petit, quand je l'ai vu trotter entre les gens, et je l'ai rattrapé de justesse avant qu'il n'atteigne le curé...

 

Un soir d'été que Jacquot, plutôt discret et pas très causant, était planté devant une fenêtre de la salle à manger, notre père lui demande ce qu'il regarde. «  Je cherche la petite lumière du clochard... ( étoile du berger) ». C'est lui qui, à 3 ans, avait perdu notre mère lors d'une balade au zoo. Sans rien demander à personne, il est sorti discrètement par la grande porte sans que personne ne le remarque, et est rentré à la maison tout seul. J'étais en train de jouer avec mes copains dans la cour de la laiterie quand je l'ai vu arriver. J'imagine la panique qu'ont dû vivre mes parents, qui l'ont cherché jusqu'à la nuit...

 

Odile (Micou) voulait le même chien qu'une voisine du quartier, un «  mécanichien » ( caniche), et regardait passer « l'attraction » ( traction Citroën) de Mr Barth, dont elle ramassait les mégots sous sa fenêtre pour faire du thé dans une boîte de conserve. A la messe le dimanche, elle chantait «  Je mets mon espoir en le seigneur, je suis sur le sapin rose ». ( sûr de sa parole).

JMR 29/11/20

 

 

 

 

 

 

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