Vallée Doller Soultzbach: Le SAGE de la Doller traque les espèces exotiques envahissantes au bord des cours d'eau.

Dans le cadre de ses commissions thématiques, le SAGE de la Doller (schéma d'aménagement et de gestion des eaux) animé par les Rivières de Haute-Alsace, a invité les acteurs locaux, à une réunion de travail et d'échanges sur le thème « milieux et biodiversité ».

Introduite en France dans un but ornemental dans les années 1940, la renouée du Japon à l'instar d'autres plantes exotiques comme le balsamine de l'Himalaya, est une plante invasive qui étouffe les espèces indigènes. Elle était le sujet abordé lors d'une visite de terrain qui précédait mercredi dernier la commission thématique du SAGE consacrée aux milieux naturels et à la biodiversité. Une quinzaine de personnes dont des représentants de Rivières de Haute-Alsace, des collectivités et communes riveraines de la Doller, de la police de l'environnement, de l'ONF, du Parc Naturel des Ballons, des propriétaires forestiers, se sont retrouvées sur le parking du SIAEP (Syndicat Intercommunal d'Alimentation en Eau Potable) de Guewenheim. Son président Francis Maranzana a accueilli les visiteurs qu'il a menés au bord de la Doller toute proche, où Lucie Boissier chargée d'études environnement FREDON Grand Est, a présenté la renouée. Originaire d’Asie orientale et naturalisée en Europe ainsi qu'au Canada et aux États-Unis dans une grande diversité de milieux, elle est considérée comme définitivement implantée en Alsace. La renouée du Japon possède des rhizomes qui peuvent s'enfoncer à plus de 2 m de profondeur et s'entendre latéralement sur 7 m, en formant des peuplements denses qui étouffent les espèces indigènes, appauvrissant ainsi la diversité biologique des écosystèmes. Pour éviter qu'elle referme les milieux aquatiques, le procédé du fauchage ou du roulage se pratique régulièrement plusieurs fois par an, en permettant à la végétation locale de reprendre le dessus. Olivia Ghazarian directrice des RHA, a précisé que le syndicat de la Doller expérimente de nouvelles techniques notamment électrique, pour tester leur efficacité. La réunion qui suivait était organisée à la maison polyvalente de Guewenheim, où Maryvonne Buchert, présidente de la CLE-SAGE de la Doller a accueilli les participants en rappelant que le bassin versant de la Doller dispose globalement d'une végétation de bonne qualité sur les bords des cours d'eau. Pourtant le grand public et les entreprises restent peu sensibilisés sur les bonnes pratiques à adopter pour limiter la propagation des plantes invasives. D'où l'enjeu de ces rencontres, qui permettent les échanges sur des thèmes touchant les milieux naturels et aquatiques.

Puis, en commentant une projection, Pierre Rovere, chargé de mission rivières du Parc Naturel des Ballons, a présenté l'observatoire de la qualité des cours d'eau du PNR. A sa suite, Jacques Adam président de l'association forestière Doller-Thur a présenté l'association et sa mission de gestion durable de la forêt privée qui occupe 2/3 des 35 000 ha boisés de la vallée de la Doller. Enfin, Manon Ackermann chargée de mission Biodiversité M2A, a mené une réflexion autour du guide de végétalisation réalisé par la ville de Mulhouse et le SIVOM pour tenir compte de l'enjeu sécheresse, par le choix des essences et l'entretien.

 JMR 15/06/23

Lucie Boissier chargée d'études environnement FREDON Grand Est, a présenté la renouée et expliqué son implantation sur les bords des rivières.

A certains endroits, la renouée monte jusqu'à 4m de haut et offre une ombre fraîche.

Un exemple de traitement par roulage de la renouée qui envahi progressivement un pré.