Souvenirs: Les vacances en famille

En août 1954, j'allais avoir 5 ans, mes parents ont décidé de partir en vacances dans le sud, à Canet-Plage ( Pyrénées Orientales). Nous avons tous embarqué dans la 202 Peugeot noire que mon père venait d'acheter d'occasion, ma soeur Odile (2 ans ½) et moi derrière, Jacquot (11 mois) sur les genoux de ma mère. Nous avons mis trois jours pour faire plus de 900 km- à l'époque il n'y avait pas d'autoroutes-, en faisant une étape à Besançon chez mes grands-parents Renoir, puis une autre dans un hôtel de Montélimar. Pour descendre de notre chambre d'hôtel, il fallait emprunter un grand escalier tournant, et mon père m'avait confié le lit pliant de mon frère, dont les tiges métalliques étaient enveloppées dans la toile du lit. En me penchant pour regarder entre les barreaux de la rambarde, les tiges ont glissé et sont tombées en pluie sur le bureau du réceptionniste, complètement affolé... La petite ville de Canet-Plage n'avait rien de la grande station balnéaire qu'elle est aujourd'hui.

Nous logions dans une pension de famille tout près de la plage. Pour éviter que nous allions directement dans la mer seuls, mon père et un voisin de logement avaient creusé dans le sable, une sorte de bassin où l'eau de mer remontait pour former une pataugeoire. Je n'ai pas de souvenir des vacances 55, mais comme Pascal est né en avril, nous n'avons pas dû aller bien loin, probablement chez les grand-parents, à Besançon et Salins...

Durant les trois années suivantes de 56 à 58, les vacances familiales de juillet se sont passées en Savoie où Hélène Foltzer nous accompagnait pour aider ma mère. Nous partions dans une voiture plus grande, dont je me rappelle encore le numéro : la 403 noire de 56 immatriculée 500 CS 68.

J'avais à l'époque des problèmes d'audition diagnostiqués comme un catarrhe tubo-tympanique chronique avec tympan rétracté et infiltré ! L'ORL m'avait prescrit des cures thermales à Challes-les-Eaux. Ainsi nous logions dans une petite pension de famille occupée principalement par des curistes, dans un village des alentours, Saint-Jeoire-Pieuré. Les matinées se passaient à la cure, et les après-midi en visites dans la région : Annecy où nous faisions un tour de petits chevaux mécaniques au bord du lac, Chambéry ont nous avons assisté au passage du tour de France cycliste après avoir découvert la fontaine des Eléphants, surnommée « les 4 sans cul », Saint-Laurent-du-Pont chez l'amie de ma mère, Denise et sa famille.

C'est à Saint-Jeoire que j'ai vécu mes premières expériences agricoles, chez un petit fermier du village qui m'emmenait aux champs avec son couple de bœufs que j'ai même eu le droit de conduire. Avec des copains de la pension, nous chassions les papillons, nous allions à la pêche aux grenouilles dans un petit ruisseau, nous nous déguisions et faisions des jeux autour de la pension.

Les années suivantes, mes parents ont d'abord loué une ancienne ferme à Eternoz (Doubs), hameau d'une centaine d'habitants entre Besançon et Pontarlier, puis à Villeneuve-d'Amont à une douzaine de km au sud. Nous avons passé plusieurs années bourrées de souvenirs, dans la partie arrière de la ferme de Bernadette et Charles Clément, et leurs enfants Joseph, Roger, Georges et Marie-Noëlle, dont nous avons partagé la vie agricole.

Les premières années, ils travaillaient encore avec des chevaux, que nous emmenions régulièrement chez le maréchal-ferrant, puis Charles a acheté d'occasion un tracteur Case IH rouge, qui a sensiblement amélioré les rythmes de travail. Mais les chevaux servaient toujours à tirer la râteleuse et la faneuse à l'époque des foins. Nous gardions les vaches au champ quelques heures, avant de les mener dans un pré clôturé, nous participions aux foins, après la traite nous emmenions les bidons de lait dans une carriole, jusqu'au chalet ( fromagerie) du village...

Lac de Saint-Point (25) en 1959.

Et encore des années plus tard, quand l'aîné Jojo s'est marié et a repris le logement, nous installions la caravane dans le verger attenant, et cette amitié a duré de longues années, puisque l'an dernier encore, nous avons fait une visite à Jojo et Monique lors de notre «  sortie de la fratrie Renoir » en mai 2019 ( voir sous « voyages » dans ce blog). Puis à partir de 1963(?) nous avons parcouru la France avec la caravane Sterckeman, tirée d'abord par la 404 noire, puis la break gris métallisé. C'était une 4 places, mais mon père avait fait installé au dessus des banquettes-coffres, des hamacs tendus entre deux barres. Et quand j'ai grandi, je dormais dans le break. Sa dernière sortie avant d'être vendue, a été pour loger mon frère Jacques sur un camping à Tours, durant ses études d'environnement aménagement du territoire, au début des années 70.

Bretagne 1966.